Colonie de fourmis
La reine
Une reine est à la tête d’une colonie et est la plus grande fourmi de toutes. Elle doit veiller à la reproduction et au développement de sa colonie. La femelle mature attend une certaine pression atmosphérique et une certaine humidité par temps chaud. Elle s’envole alors pour le vol nuptial et monte à une hauteur d’un mètre, après quoi elle se laisse guider par la pression atmosphérique. La raison est que le nouveau nid ne doit pas se trouver trop près de l’ancien pour qu’elle ne rencontre pas un mâle d’un nouveau nid (contrer l’inceste). Les fourmis utilisent une trace de phéromones pour s’attirer mutuellement vers un lieu d’accouplement commun.
La reine choisit alors son partenaire, soit le mâle qui peut voler le plus haut et le plus vite, et l’accouplement a lieu. Après l’acte sexuel, elle perd ses ailes ou se les rogne. Ensuite, elle se met à la recherche d’un nid à reprendre ou démarre une nouvelle colonie. Elle a désormais collecté suffisamment de spermatozoïdes pour le restant de sa vie.
Ceux-ci sont stockés dans une espèce de « banque de sperme » dont elle peut ouvrir et fermer la « porte ». Lorsqu’elle ouvre la porte, les œufs sont fécondés et elle peut mettre bas. La reine se met sur son flanc et pond des œufs sans interruption du printemps à l’automne, tout en étant nourrie par les ouvrières. Le record est détenu par la reine Dorylus nigricans qui peut pondre 50 millions d’œufs par an. Les œufs fécondés se développent pour devenir des ouvrières. Les œufs qui ne sont pas fécondés deviendront des mâles.
Lorsque la reine reprend une colonie, on parle de « parasitisme social ». Elle est adoptée par des congénères étrangers et bénéficie du même statut que la première reine. L’avantage est que la colonie dispose à présent de deux ou plusieurs reines et qu’elle peut se développer plus rapidement et avec plus de sécurité. Le terme de reine est un peu trompeur car elle ne « règne » pas vraiment. Les fourmis sont plutôt dirigées par leur système ingénieux de collaboration.
Le mâle
Le mâle (2ème en partant de la gauche sur la photo) obtient ses ailes en devenant adulte, son seul but devient alors de féconder la femelle mature. Il meurt d’épuisement peu après le vol nuptial.
L'ouvrière
Il s’agit d’une petite femelle non ailée qui se voit confier toutes sortes de tâches. Les ouvrières peuvent encore s’échanger les tâches. Les ouvrières peuvent aussi pondre des œufs par hasard, qui deviennent toujours des mâles. Ces œufs sont généralement mangés.
Il y a des soldates, des exploratrices, des puéricultrices, des agricultrices et des esclavagistes :
- Les soldates sont qualifiées à tort de gardiennes du nid, alors qu’en fait elles creusent le nid et le réseau de galeries. Elles ont d’énormes mandibules, ce qui les rend particulièrement adaptées à ce travail. En outre, elles sont porteuses d’une sorte de venin. En présence d’intrus, elles les attaquent et leur infligent une blessure dans laquelle elles injectent ensuite l’acide formique. Elles protègent également les exploratrices dans leur expédition.
- Les exploratrices sont les fourmis les plus âgées du groupe, qui partent à la recherche de nourriture. Ces fourmis ont le plus grand risque d’être piétinées ou d’être la proie d’animaux carnivores. La fourmi ne trouve pas grave de perdre ses congénères les plus âgées
- Les puéricultrices s’occupent des larves qui sortent des œufs de la reine, qui ne le fait évidemment pas elle-même.
- Quelques fourmis assument le rôle d’agriculteur, ce sont les agricultrices. Elles cultivent leur propre nourriture à l’aide de pucerons dont elles sucent le liquide. Les exploratrices apportent les pucerons au nid. La fourmi a une technique de travail sophistiquée pour faire pousser les récoltes. Elles peuvent sécréter des substances chimiques ayant un effet antibactérien pour prévenir la présence de moisissures.
- Le esclavagistes volent des pupes et des œufs dans d’autres nids et les ramènent dans leur propre nid. Lorsque les larves deviennent adultes, elles sont réduites à l’esclavage. Les fourmis de différentes colonies ont chacune une odeur différente. Les pupes et les œufs sont encore inodores à leur stade le plus précoce, ce qui rend ce vol possible.
Lorsque des colonies ou fourmis concurrentes se rencontrent, elles se battent. Ceci donne parfois lieu à de véritables massacres. Les vainqueurs réduisent généralement les vaincus à l’esclavage. Cela leur permet de refiler à ces fourmis le sale boulot de la colonie. Les esclaves assument souvent le rôle de puéricultrice.